La suite de l’histoire aurait dû s’écrire de l’autre côté de la Manche. Le projet était ficelé, raconte-t-elle. Elle cherche un petit boulot, en attendant. Une annonce du Miramar pour « faire la plonge », la fait candidater. Sergio Tosati, le directeur de l’établissement, a une autre idée pour elle : en faire la cheffe du restaurant qu’il veut lancer. En 2017, bye-bye l’Angleterre, bonjour Arzon. La voici cheffe, pour la première fois. Elle y développe sa cuisine terre-mer, cherche des alliages surprenants.
« Ça a matché entre nous, raconte Antoine Pénard, chef de bar au Miramar, qui se remémore d’audacieuses harmonies trouvées ensemble. On a conversé sur les arts culinaires. Elle connaît très bien ses produits ». Elle explore ceux d’ici : la vache pie noire, la morgate, le blé noir, les algues ont rejoint ses assiettes. Le Michelin la suit. Elle y décroche trois fourchettes. « Nul doute que la gastronomie française entendra parler d’elle », note le guide rouge en 2019. « Son passage au Miramar a été particulièrement intéressant tant sur le plan de la signature gastronomique de Marion que sur la qualité humaine », confie aujourd’hui Serge Tosati. Mais la crise sanitaire a mis fin à cette aventure.
Sapeur-pompier volontaire
Elle crée alors sa propre entreprise de restauration à domicile, Arts culinaires. Elle embarque pour ravir les papilles des plaisanciers à bord de leur voilier. Un marché à Belle-Ile, une escale aux Glénans, des rencontres privilégiées avec ses clients la ravissent. L’environnement de travail l’oblige à s’adapter.
« Parfois, c’est un peu sportif. Il m’est arrivé de changer de menu un jour de tempête », raconte-t-elle. Le midi, c’est repas facile à manger pendant la navigation et le soir, au mouillage ou au ponton, elle déploie ses propositions gastronomiques. Sa petite entreprise tourne, elle ne s’ennuie pas.
« C’est difficile de se plaindre. Ici, c’est un endroit privilégié, dit-elle en désignant l’océan au pied de l’établissement de thalassothérapie. Dès que j’ai un peu de temps, je peux aller nager, pêcher… ». Entre deux, elle assure aussi des gardes comme sapeur-pompier volontaire. La Drômoise est devenue Arzonaise.