En 2025, les sauveteurs en mer ont sauvé une dizaine de vies dans le Morbihan
Les sauveteurs en mer du Morbihan ont été appelés plus d’un millier de fois en 2025. Certaines sorties ont sauvé des vies, d’autres ont été déclenchées inutilement et auraient pu facilement être évitées.
Les sauveteurs ont dépassé le millier de sorties en 2025 : certaines ont permis de sauver des vies. | OUEST-FRANCE
« Comme les années précédentes, les sauveteurs bénévoles de la SNSM, la Société nationale de sauvetage en mer, n’ont pas chômé en 2025. Mobilisés plus d’un millier de fois, ils ont encore sauvé une dizaine de vies », se félicite Pierre Martinez, son délégué pour le Morbihan, à l’occasion de l’assemblée départementale, organisée ce samedi 6 décembre 2025, à Lorient (Morbihan). Entretien.
Que représente la SNSM dans le Morbihan ?
Dans le Morbihan, on compte à peu près 500 membres, tous bénévoles, dont 264 sauveteurs qualifiés répartis entre nos dix stations et le centre de formation et d’intervention de Larmor-Plage. Nous avons dix vedettes et quatre grands semi-rigides pour intervenir en mer et nous assurons aussi la surveillance des plages l’été.
Les sauveteurs ont encore été très mobilisés cette année ?
Nous sommes à 1 033 sorties ordonnées par le Cross, le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, qui supervise les secours. Nous serons dans des chiffres tout à fait comparables à 2024. Ce qui évolue, c’est le type d’interventions. Il y a plus de sorties pour de la voile légère, en particulier les wingfoils dont l’activité s’est bien développée. Mais pour la plupart d’entre elles, elles se terminent par une mission qui n’est pas exécutée, dans la mesure où la personne s’est débrouillée toute seule. Ce sont souvent des témoins sur la côte ou des amis qui ont une inquiétude et qui donnent l’alerte. Et quand on arrive, c’est résolu.
« Mobilisés plus d’un millier de fois, les sauveteurs en mer ont encore sauvé une dizaine de vies », se félicite Pierre Martinez, délégué départemental de la SNSM. | OUEST-FRANCE
Comment éviter ces sorties inutiles ?
On doit se féliciter de ces appels plutôt que dire aux témoins de ne pas appeler… Le message à faire passer est plutôt destiné aux pratiquants. Parfois, on intervient sur du matériel qui est retrouvé abandonné (planche, voile, gilet). Là, il y a vraiment un problème comportemental de la part de ceux qui les utilisent. Il faut penser à marquer le matériel avec un numéro de téléphone et prévenir le Cross au 196 quand on l’a perdu. Ça évitera les sorties pour rien.
D’autres sorties ont permis de sauver des vies. Combien cette année ?
Comme les années précédentes, on peut affirmer que ce sont entre une dizaine et une quinzaine de vies qui, sans notre intervention, auraient été nettement mises en danger : des personnes recueillies en état d’hypothermie ou sur des bateaux qui coulaient bas.
Quelles seront vos priorités pour 2026 ?
La priorité, c’est toujours d’avoir du personnel qualifié et en nombre suffisant, pour former des équipages efficaces utilisables sans tarder. La formation est donc très importante. En 2026, nous allons aussi commencer le renouvellement de nos bateaux. Nos vedettes ont une durée de vie d’une trentaine d’années. Celle de Locmiquélic est la plus vieille, elle est de 1995. On va la remplacer en 2026 par notre premier bateau de nouvelle génération. Le renouvellement de la flotte va ensuite s’échelonner sur une dizaine d’années. Une vedette, c’est un budget de 1,2 million à 1,5 million d’euros. Leur financement est partagé entre les subventions publiques (l’État, la Région et le Département essentiellement), qui représentent 50 % des sommes et la SNSM.
Le développement de la pratique du wingfoil génère de nombreuses interventions de la SNSM, pour repêcher des pratiquants en difficulté ou pour des alertes déclenchées par une absence de nouvelles ou du matériel abandonné. | ARCHIVES THIERRY CREUX / OUEST FRANCE
Les dons restent donc très importants pour la SNSM ?
Oui, et nos bénévoles font beaucoup d’efforts pour collecter ces dons. Cet argent est généralement orienté vers les frais de fonctionnement des stations. Le Morbihan est un département dans lequel la SNSM est très bien perçue, ça décuple la motivation de nos bénévoles. Si ce n’était pas le cas, nous aurions plus de mal à en recruter.