| Menhirs de Carnac à l’Unesco : « Maintenant, on veut fêter ça avec tous les habitants ! »Le 12 juillet 2025, les  mégalithes de Carnac et des Rives du Morbihan décrochaient leur  inscription au patrimoine mondial de l’Unesco. Pour fêter ça,  « Mégalithes en fête », une série de festivités est organisée à  l’occasion des Journées européennes du matrimoine et du patrimoine  (JEMP), du vendredi 19 au dimanche 21 septembre 2025. Ce dimanche 14 septembre 2025, ça fait deux mois presque tout pile – pour un tel anniversaire, ne soyons pas à deux jours près ! Deux mois que les mégalithes de Carnac et des Rives du Morbihan ont été inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Deux mois que ces 557 sites et monuments – 12 000 pierres –, répartis dans le Sud Morbihan, entre le pays d’Auray et le territoire Vannetais, sont entrés dans l’histoire de l’humanité. Deux mois que le bagad de Carnac a secoué le siège de l’ONU pour saluer l’obtention du titre. Deux mois après, Victoire Dorise, directrice de Paysages de mégalithes, l’association qui a porté le dossier de candidature, commence à souffler. Et encore… La fête n’est pas tout à fait finie : elle s’achève le week-end des Journées du patrimoine, avec un temps de fête sur le territoire morbihannais, à destination de tous les habitants. Quels sont vos souvenirs depuis ce 12 juillet, au siège de l’ONU ? C’était une expérience incroyable, indescriptible, des émotions presque trop fortes. L’autre jour, alors que je donnais une conférence, une dame du public m’a dit : « C’est un peu vos JO à vous » ; et bien franchement, c’est un peu vrai ! Quand on écoute les sportifs, ce sont des années de préparation, avant un temps assez court mais très dense en émotion, qui ne redescend pas tout de suite. Et cela a été ça. Il faut s’imaginer qu’il y a l’intégralité du monde dans la salle, environ 2 000 personnes. Nous, on était sur le banc de la France, mais on est aussi allé voir du côté de la Finlande, des USA, de la Gambie… Et c’est se dire que c’est l’intégralité du monde qui nous reconnaît, c’est quelque chose de vraiment dingue. En plus, nous avons eu la très grande chance de vivre ça chez nous, à Paris. On était venus en force avec le bagad de Carnac qui a joué à côté de la salle de conférences. Les gens n’avaient jamais vu ça, ils sont tous sortis, la séance a même dû être suspendue… Audrey Azoulay, ancienne ministre de la Culture, nous avait fait l’immense honneur d’assister à notre session et venir nous saluer à la fin. Tout ça était dingue. Et que s’est-il passé depuis deux mois ? On s’est beaucoup réjoui. On a beaucoup fêté ça ensemble ! C’est aussi pour ça qu’il était très important de faire ce grand évènement des Mégalithes en fête, à l’occasion des Journées du patrimoine, avec les habitants, pour célébrer cette inscription. On va pouvoir boucler la boucle. Pour nous, ce temps va marquer la fin du processus d’inscription : les réjouissances dans des lieux stratégiques du territoire. Entre Carnac et Arzon, est prévue toute une série d’événements pendant trois jours, à l’image de ce dossier Unesco : des choses très légères, ponctuelles, poétiques, des expositions et conférences, des visites, balades, spectacles… 
 Sur le terrain depuis cet été, peut-on déjà mesurer l’impact de cette inscription ? C’est encore un peu tôt pour tirer un bilan de fréquentation. Cela fait deux mois, mais la saison n’est pas terminée pour les quatre sites (Carnac, Gavrinis, Locmariaquer, Petit-Mont, à Arzon) qui ont une billetterie, qui sont ceux pour qui c’est plus facile d’avoir des chiffres. D’autant que la saison chez nous court jusqu’à fin septembre, début octobre. Cela vaut donc le coup de prendre en considération ce créneau de temps la. Y a-t-il cependant des tendances ? Les premiers chiffres ont l’air de montrer que la fréquentation est plutôt stable. Il n’y a pas de pic, comme on a pu le dire. Rappelons que plusieurs facteurs jouent aussi : d’abord, nous sommes très climato-dépendants en Bretagne ; l’inscription est aussi tombée mi-juillet, soit à un quart des vacances… On voit tout de même que les sites de Gavrinis et Petit-Mont ont une augmentation de leur fréquentation. Pour le site de Petit-Mont, à Arzon, une partie de l’explication peut être aussi que le nouveau bâtiment d’accueil a été ouvert en début d’été, ce qui a sans doute entraîné une émulation ou une bonne lisibilité. Et pour les sites qui n’ont pas de billetterie ? Pour le reste du territoire, les sites qui sont ouverts de manière libre au public, nous n’avons encore aucune visibilité. Il va falloir croiser avec les retours des offices du tourisme et d’autres mesures que nous avons mises en place, des éco-compteurs ou des triangulations avec les balises de téléphones, qui permettent d’avoir des données générales, même si c’est moins précis qu’une billetterie. Ce qui est sûr, c’est que personne n’a vu ou subi des hordes de cars étrangers sur les routes. Il n’y a pas eu de pics de fréquentation extrême comme on aurait pu soit le fantasmer ou l’attendre. Il y a pourtant une volonté de s’ouvrir au tourisme international… Dans la foulée de l’inscription, durant l’été, il y a eu une communication spécifique vers ces publics-là. Mais on ne sait pas encore ce que cela a donné. Une fois la fête finie, qu’est-ce qui s’annonce ? Se remettre à la gestion du bien, des sites. Nous avons notamment une conservatrice restauratrice, qui s’occupe de l’état sanitaire des mégalithes, une urbaniste, une chargée de médiation archéologique, une responsable administrative et financière… Le plan de gestion court jusqu’en 2028, et jusque-là, Paysages de mégalithes sera la structure de gestion du bien. On va sans doute doucement engager une réflexion sur la structure juridique. Mais pour l’instant, Paysages de mégalithes reste sous sa forme associative, et va reprendre petit à petit le rythme d’une vie normale d’association, après cette année de folie ! Mégalithes en fête, trois jours de fête autour des menhirsPendant trois jours, du vendredi 19 au dimanche 21 septembre 2025, toute une série d’animations sont proposées. Ça commence vendredi, sur le site du Petit-Mont, à Arzon, avec une soirée de déambulations à la découverte de performances artistiques, mais aussi des concerts et spectacles. Ça se poursuit samedi toute la journée autour du tumulus de Carnac, avec une grande fête populaire toute la journée, avec un village d’animations, un concert et un spectacle de drones le soir ; et ça se finit dimanche, avec des grandes boucles de balades, à terre, en mer ou en l’air (en montgolfière) dans une grande partie du territoire. Tous les détails sont à retrouver sur le site internet : megalithesenfete.com Mis en ligne le 15 septembre 2025 par jpl56 Origine : Ouest France | 
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