On a traversé en pleine nuit le golfe du Morbihan avec les traileurs de l’Ultra MarinREPORTAGE. On a traversé en pleine nuit le golfe du Morbihan avec les traileurs de l’Ultra MarinAlors que le Grand Raid de 175 km, épreuve reine de l’Ultra Marin 2025, est parti de Vannes (Morbihan) vendredi 27 juin à 19 h 20, les premiers traileurs sont arrivés à Arzon peu avant 3 heures du matin, samedi. Particularité de l’ultra-trail breton : les concurrents doivent embarquer à bord de semi-rigides, pour traverser l’embouchure du golfe du Morbihan et poursuivre ainsi leur tour du parc naturel régional. Reportage au cœur de la nuit, pour un moment suspendu avec les plus rapides. Ouest-France Modifié le Publié le 1 h 45, samedi matin. Le réveil a sonné tôt, très tôt, trop tôt. Ou n’a pas sonné du tout, pour ceux qui n’ont pas dormi avant de rejoindre la cale du Port du Guilvin. C’est le cas de Christine, l’une des bénévoles qui va passer la nuit à aider les traileurs du Grand Raid de 175 km à débarquer des semi-rigides de l’organisation. Car c’est là l’une des originalités de la course reine de l’Ultra Marin : pour boucler le tour complet du golfe du Morbihan, les concurrents doivent tous traverser en bateau l’embouchure du parc naturel régional. Arzon - Locmariaquer, une dizaine de minutes entre les parcs à huîtres, et un souvenir pour la vie. « Il faut respecter le sommeil des voisins »Pour l’heure, les premiers se font attendre par la dizaine de bénévoles. Alors on s’organise, on apprend à se connaître. On boit un café pour se tenir éveillé, sous le barnum éclairé. On va vérifier, aussi, les conditions d’accostage, là-bas, sur la cale. La marée est encore basse, il faudra faire descendre les premiers sur les marches envahies par les algues. Le jovial Jean-Yves, voix grave et casquette jaune fluo vissée sur la tête, fait le test : « Ça va, ça ne glisse pas trop. » Attention, tout de même. « Ils font du trail, ce sont des habitués des parcours accidentés ! », sourit-on.
Patrice, qui coordonne les opérations, distribue les lampes frontales, indique les postes de chacun. Il allume son enceinte, diffuse les premières notes de Freed From Desire. Pas trop fort, les riverains dorment encore. Au pied de l’imposant hôtel Neptune, Christine explique : « On n’a pas trop le droit d’encourager et d’applaudir les premiers coureurs, il faut respecter le sommeil des voisins. » « C’est émouvant ! »Téléphone dans les mains, tous zieutent en direct les premiers chronos : « Ah, ils viennent d’arriver à Arzon, ils ne devraient plus tarder ici ! » En face, on ne devine rien de Port-Navalo, où les traileurs embarquent. La nuit est noire, la nouvelle lune discrète et cachée par les nuages n’éclaire rien. Dans la légère brise, on entend le cri des mouettes, qui se réveillent. Ou sont-elles restées éveillées ?
Enfin, un peu avant 3 heures, deux minuscules points rouges, au loin, très loin, commencent à bouger. C’est le signal : le premier semi-rigide vient d’embarquer les plus rapides - trois coureurs du Grand Relais, qui viennent de commencer le troisième relais de leur équipe et sont encore tout frais. Il faudra attendre encore une trentaine de minutes pour voir arriver le trio de tête des 175 km. « C’est émouvant de voir ça ! », témoigne Christine, sourire dans les yeux. Patrice rappelle les consignes : « Il faut bien leur indiquer que le chrono, qui s’arrête pendant la traversée, reprend après la tente, là-bas. Et que le prochain ravitaillement est à Crac’h, à 10 km. » Les premiers débarquent, en même temps qu’un bateau de pêche qui revient de sa nuit en mer. Ils remercient le pilote du bateau. S’ils ne sont que trois semi-rigides à débuter la nuit, onze seront au total utilisés au cours de la journée. À peine arrivé, Nicolas, skipper professionnel, repart vers Arzon, où d’autres concurrents l’attendent déjà. Les traversées vont commencer à s’enchaîner, avec une douzaine de traileurs à bord. En face, à Port-Navalo, les concurrents sont accueillis par Michelle, jeune retraitée habituée à travailler la nuit. Elle leur enfile le gilet de sauvetage obligatoire, leur conseille de mettre une veste avant de monter à bord. Elle sait de quoi elle parle : elle a déjà couru quatre fois les 85 km, il y a quelques années.
« Ça casse les jambes »Clément, dossard 1444, est aussi un habitué : c’est la quatrième fois qu’il court le Grand Raid. « Il ne fait pas froid cette année, apprécie celui qui a finalement terminé à la 8e place du général. Mais ce tour en bateau casse les jambes. Repartir après 80 bornes alors qu’on s’arrête pendant 15 min, c’est compliqué… » Xavier, lui, découvre le Grand Raid pour la première fois : « Je ne sais pas à quoi m’attendre avec cette traversée en bateau. C’est dommage de le faire en pleine nuit, mais au moins, ça veut dire qu’on avance bien (rire). » Dans quelques heures, d’autres auront la chance de vivre la traversée au lever du jour. Les autres ont jusqu’au milieu d’après-midi pour venir à la rencontre de Christine, Jean-Yves et les autres. Mis en ligne le 29 juin 2025 par jpl56 Origine : Ouest France |
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