Consultation de l'article mis en ligne le 13 avril 2025

Avec leur GPS sur le dos, ces oiseaux du golfe du Morbihan sont suivis de près

 

Avec leur GPS sur le dos, ces oiseaux du golfe du Morbihan sont suivis de près

Depuis 2025, neuf espèces d’oiseaux sont suivies par des agents de la réserve nationale de chasse et faune sauvage du golfe du Morbihan, gérée par l’Office français de la biodiversité. L’objectif étant d’établir un lien entre la fréquentation du site par les oiseaux et l’intensité du dérangement par les activités humaines.

Gary Williams, chargé scientifique à la réserve nationale de chasse et faune sauvage du golfe du Morbihan, observe des oiseaux migrateurs à la longue-vue sur l’île d’Arz, vendredi 11 avril 2025.
Gary Williams, chargé scientifique à la réserve nationale de chasse et faune sauvage du golfe du Morbihan, observe des oiseaux migrateurs à la longue-vue sur l’île d’Arz, vendredi 11 avril 2025. | OUEST-FRANCE

Dans le golfe du Morbihan, certaines populations d’espèces d’oiseaux comme le canard siffleur, la bernache cravant ou le bécasseau maubèche diminuent. L’explication exacte est encore inconnue. « C’est vraiment multifactoriel, explique Gary Williams, chargé scientifique à la réserve nationale de chasse et faune sauvage du Golfe. Il peut y avoir le réchauffement climatique, il peut y avoir le manque de nourriture, etc. Dans le golfe du Morbihan, l’un des principaux enjeux, ça peut être la fréquentation touristique. »

Depuis 2025, neuf espèces d’oiseaux migrateurs, quatre anatidés et cinq limicoles, sont suivies par des agents de la réserve. Une manière de comprendre leur utilisation de ce territoire s’étendant sur 7 348 hectares. Ce programme, sur trois ans, s’intitule Fonctionnalités des aires protégées pour les anatidés et les limicoles en hivernage et en migrations. Il bénéficie du soutien de la Française des jeux. L’objectif étant d’établir un lien entre la fréquentation du site par les oiseaux et l’intensité du dérangement par les activités humaines.

La bernache cravant fait partie des espèces suivies par la réserve nationale de chasse et faune sauvage du golfe du Morbihan. | ARCHIVES THIERRY CREUX / OUEST-FRANCE
Depuis 2025, le comportement de neuf espèces du golfe du Morbihan, quatre anatidés et six limicoles, est suivi. | OUEST-FRANCE

Un suivi quasi en temps réel

Parmi les solutions pour mener à bien cette opération ? Le GPS, avec panneau solaire intégré, à 1 000 € l’unité. 18 volatiles en sont déjà équipés. Prochainement, ils devraient être près de 30 individus par espèces.

Le suivi est quasi en temps réel. « Une donnée par demi-heure en moyenne, indique Pierre Manzi, chargé de mission. On arrive vraiment à suivre les oiseaux avec leurs altitudes de vols, les trajectoires qu’ils adoptent à proximité des éoliennes, la profondeur de leurs plongeons détectables jusqu’à 30 m. »

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Dix-huit GPS, avec panneau solaire intégré, équipent 18 oiseaux migrateurs (des anatidés et des limicoles) dans le golfe du Morbihan. Cette technologie permet aux chargés de mission à la réserve nationale de chasse et faune sauvage du golfe du Morbihan de suivre constamment les comportements des oiseaux. | OUEST-FRANCE

En parallèle, d’autres actions sont entreprises, comme l’installation de mouillages plus écologiques afin d’éviter qu’ils ne viennent arracher les herbiers de zostères, de véritables plantes marines. Le golfe du Morbihan en est le deuxième plus grand site français, après Arcachon. Les zostères naines, visibles sur le sable lors des marées basses servent de nourriture à une multitude d’oiseaux qui passent l’hiver sur le territoire breton, en quête d’un climat plus clément. C’est le cas notamment des bernaches et des harles ou des cygnes. « L’état de la biodiversité dans le golfe du Morbihan est semblable à celle au niveau national, explique Pierre Manzi. Elle subit le changement climatique et la pression humaine. »

Où les voir ?

Pour observer les oiseaux, Pierre Manzi conseille de se rendre sur les pointes du continent mais aussi sur celles des différentes îles. « Les marais aussi, et les zones, qui à marée basse, contiennent encore un peu d’eau », ajoute-t-il.

Au-delà du spot, l’indispensable c’est « la paire de jumelles, de la patience et du silence ». Il souligne l’importance d’être attentif à son environnement et de dégainer ses jumelles lorsqu’un bruit se produit. « Quand on ne connaît pas une espèce et qu’on découvre après son nom, on a envie de la respecter et de la protéger. »

Mis en ligne le 13 avril 2025 par jpl56

Origine : Ouest France


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