Le cairn de Gavrinis, l’un des porte-étendards du classement à l’Unesco des rives du MorbihanEn juillet 2025, on saura si les 550 mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan seront classés au patrimoine mondial. Parmi eux, le cairn au large de Larmor-Baden, près de Vannes, site majeur de la candidature, rouvre. Ouest-France Publié le En juillet 2025, on saura si les 550 mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan seront classés au patrimoine mondial. Parmi eux, le cairn de Gavrinis, au large de Larmor-Baden, près de Vannes (Morbihan), site majeur de la candidature, rouvre. Quelle place occupe le cairn de Gavrinis dans la candidature des mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan au classement de l’Unesco ? « Sa place est majeure ! » Denis Bertholom, vice-président de Paysages de Mégalithes et maire de Larmor-Baden, où se situe l’île de Gavrinis, est formel. « C’est le monument le plus gravé, sur près d’un kilomètre. Ça n’est pas pour rien qu’on le surnomme la chapelle sixtine du Néolithique. » Les scientifiques abondent en son sens. « La tombe à couloir est probablement la mieux conservée à l’échelle de l’Europe, estime Cyrille Chaigneau, médiateur scientifique passionné, devant les gravures à profusion que le public peut admirer à nouveau depuis quelques jours et jusqu’à fin septembre. L’île de Gavrinis est formée par un rocher granitique de 750 m de long et 400 m de large. La partie sud abrite le mystérieux monument funéraire et appartient au Département du Morbihan. L’autre moitié de l’île demeure une propriété privée appartenant à un producteur de cinéma. | THIERRY CREUX / OUEST-FRANCE Pourquoi est-il si bien conservé ? Le cairn (qui date de – 4241 à – 4 000 avant J.-C.) bénéficie d’une très bonne conservation de sa structure, « car il est sur une île, l’ensemble des masses du monument est resté sur place et n’a pas été démonté pour être réutilisé ailleurs, contrairement à la plupart des sites mégalithiques dont beaucoup sont en ruines. Ça nous permet d’avoir une meilleure perception des architectures telles qu’elles étaient à l’origine ». Qu’attendre du classement mondial à l’Unesco ? « C’est fou de se dire qu’en Bretagne aucun monument n’est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce serait donc une première », projette Denis Bertholom. Il attend avec impatience le 14 juillet 2025, date à laquelle l’Unesco rendra son verdict, à Paris, sous la présidence de la Bulgarie. « On approche du dénouement final. On a encore quelques étapes. En mars, on a eu la confirmation que notre dossier était complet. Il nous manque désormais la validation. » Et ensuite ? « On peut s’attendre à une meilleure prise en compte de notre territoire au niveau mondial. Ce qui va changer, c’est le regard qui sera porté sur ces trésors, une histoire de près de 7 000 ans. » Un classement, ce sera aussi plus de moyens pour poursuivre les recherches. « On espère que les chercheurs vont continuer à s’y intéresser car Gavrinis n’a pas encore livré tous ses secrets. Et si ça peut susciter des vocations, c’est encore mieux. » En cas de classement, le site est-il en mesure d’accueillir une fréquentation supérieure ? Gavrinis, ça n’est pas Lascaux. On pénètre dans le vrai cairn et non pas dans une reproduction. « On espère que ce classement fera réaliser aux Morbihannais la chance qu’ils ont d’avoir un tel site près de chez eux », souligne Aurélie Giard, directrice de Gavrinis, à Larmor-Baden, et du Petit Mont, à Arzon. L’obtention de ce label risque bien d’attirer des visiteurs passionnés du monde entier. Pour autant, pas question d’augmenter la pression sur ce site fragile. 33 000 visiteurs (pas plus de 250 par jour) ont été accueillis l’an dernier. « On ne cherche pas à atteindre une fréquentation supérieure car notre but est de le protéger. » À Gavrinis, les visites sont uniquement guidées et se font par petits groupes. La présence dans le cairn est limitée à cinq personnes en même temps. Quelles sont les dernières grandes avancées archéologiques ? Les programmes de recherches menés à Gavrinis ces dernières années portaient essentiellement sur le corpus de signes gravés. « C’est le travail qui a été porté par l’équipe de chercheurs de Serge Cassen, rapporte Cyrille Chaigneau. Elle a procédé au réenregistrement des gravures découvertes grâce aux nouvelles technologies 3D. » Vagues, lames de haches, arcs, flèches, vortex, baleines, crosses… « Autant d’éléments symboliques qu’on maîtrise difficilement faute de texte. Les chercheurs les ont classés en seize grands groupes de signes. Une chose est sûre : ces stèles racontent un imaginaire principalement marin. » Parallèlement, Valentin Grimaud a développé une thèse sur l’architecture de Gavrinis. « Il a notamment mis en avant le fait que la restauration de 1990 posait quelques questions. »
Ces découvertes sont-elles compilées dans un ouvrage ? Oui. Une monographie faisant la synthèse des recherches vient de sortir : Gavrinis. Autour du Gouffre. À la recherche des représentations d’une tombe à couloir néolithique. Un monument de 1 280 pages en trois volumes édité par Les Vaisseaux de Pierres. Jusqu’à fin septembre 2025, visite de Gavrinis, depuis les ports de Larmor-Baden, Port-Navalo, Locmariaquer et Vannes. Possibilité d’une visite simple, d’une visite croisière, d’un circuit comprenant un tour d’Er Lannic. Réservation : cairndegavrinis.com Mis en ligne le 10 avril 2025 par JPL56 Origine : Ouest France |
Imprimé le 09/05/2025
par
Site des Amis de Port Navalos © e-SQF 2024 Dernière mise à jour de cette partie des Amis de Port Navalo le 27/04/2024 ? 20:16:09.
Imprimé le 09/05/2025 ? 15:14:27.