Consultation de l'article mis en ligne le 24 mars 2025
Prehistorex, une websérie aux 1 500 abonnés
Passionnée de mégalithes, elle a créé Prehistorex, une websérie aux 1 500 abonnés
Ismahein Marzougui, 36 ans, vient de consacrer quatre ans à la création d’une chaîne You Tube sur sa grande passion : les mégalithes. La Vannetaise espère faire de Prehistorex un tremplin pour continuer à produire des contenus qui décryptent le néolithique. Partout en Bretagne, voire en Europe.
Ismahein Marzougui, photographe à Vannes (Morbihan), a mis son activité professionnelle en pause depuis 2021 pour réaliser une websérie sur les mégalithes, Prehistorex. | YOU TUBE
Dolmens, cairns et menhirs ont toujours fasciné Ismahein Marzougui. Jusqu’à ce que la photographe, installée à Vannes (Morbihan), mette carrément son activité professionnelle en pause pour se lancer dans une nouvelle aventure : réaliser une websérie sur les mégalithes. Je voulais utiliser la vidéo pour transmettre de façon moderne ma passion pour le néolithique , raconte la trentenaire.
En 2021, Ismahein Marzougui commence à lire quantité de publications scientifiques pour parfaire ses connaissances. Je n’ai pas de formation universitaire en histoire, mais je n’ai pas non plus peur de ne pas comprendre. Mon but, c’est justement de comprendre pour pouvoir expliquer à la fois les spécificités de chaque site, mais aussi les méthodes des archéologues.
Un épisode, c’est un mois de travail
À l’automne 2022, la dingue de cailloux passe à l’action et enchaîne les tournages dans le Morbihan, de Carnac aux landes de Lanvaux en passant par Arzon, l’Île-aux-Moines, Le Bono et Erdeven.
J’ai tout fait seule, l’écriture des épisodes, la conception d’un générique avec les musiques adaptées, les animations, les vidéos, puis le montage, la communication… Lorsqu’elle passe devant l’objectif - car elle a pris le parti d’apparaître de temps en temps à l’écran, c’est son conjoint, Hugo Legrand, qui prend la caméra.
Ismahein Marzougui, photographe à Vannes (Morbihan), décrypte les gravures des mégalithes dans une websérie qu’elle a conçue entièrement, Prehistorex. | CAPTURES D’ÉCRAN YOU TUBE
En septembre 2023, lorsque les premiers épisodes sont prêts, Ismahein Marzougui lance sa chaîne You Tube, appelée Prehistorex, en référence à l’urbex, car j’explore la préhistoire . Au début, elle publie un épisode tous les quinze jours. Les premiers faisaient entre dix et treize minutes. Mais le rythme était trop rapide. Un épisode, c’est un mois de travail… Je savais que ça me prendrait du temps, mais je ne pensais pas que ce serait autant !
Pour créer sa websérie sur les mégalithes, Prehistorex, Ismahein Marzougui a aussi créé une charte graphique que l’on retrouve dans chacun des quatorze épisodes. | CAPTURES D’ÉCRAN YOU TUBE
Prehistorex a construit sa notoriété au fil des vidéos, percutantes et pédagogiques. Dix-huit mois après ses débuts sur le web, la série compte 1 500 abonnés et quatorze épisodes, avec un record de plus de 8 000 vues pour celui racontant l’histoire d’un dolmen sauvé de la destruction à Colpo, en 1967.
Cette vidéo de 30 minutes, publiée début mars 2025, présente la « chapelle Sixtine du néolithique », sa redécouverte par le chanoine Mahé en 1825, puis les fouilles successives de ce cairn fascinant situé sur une île du golfe du Morbihan. Elle comporte des images de synthèse pour mieux comprendre les phases de construction et visualiser les faces non visibles de cette immense sépulture, mais aussi des explications sur les travaux contemporains des historiens et archéologues sur les méthodes de gravure. « Pour cet épisode, j’ai été aidée par des spécialistes, notamment Cyrille Chaigneau, médiateur au musée de la préhistoire de Carnac. »
Ismahein Marzougui souhaite désormais faire évoluer sa websérie. « Je viens de finir la base que je souhaitais constituer pour m’en servir comme tremplin à des partenariats, du mécénat, un contrat avec une chaîne de télévision… Je compte créer une association pour promouvoir mon travail. »
La vidéaste travaille déjà aux prochains épisodes et a désormais envie d’étendre sa zone de tournage à toute la Bretagne et même au-delà. « De la Norvège à l’Espagne en passant par le Royaume-Uni, il y a de nombreux sites mégalithiques partout en Europe. Les possibilités ne manquent pas ! »
