Consultation de l'article mis en ligne le 05 février 2025

Projet d’extension et de concassage à Sarzea

Projet d’extension et de concassage à Sarzeau : les riverains de l’ex-carrière de Kerlin inquiets

Une demande a été faite pour prolonger l’activité de l’installation de stockage de déchets inertes de Kerlin, à Sarzeau (Morbihan), de l’étendre et d’y ajouter du concassage de matériaux pour le BTP et les chantiers. « Sans concassage on avait déjà du bruit et de la poussière ! » souligne le collectif de riverains.

À Kerlin (Sarzeau), l’installation de stockage de déchets inertes pourrait être prolongée, agrandie et accueillir du concassage.
À Kerlin (Sarzeau), l’installation de stockage de déchets inertes pourrait être prolongée, agrandie et accueillir du concassage. | OUEST-FRANCE

Après s’être mobilisés pour un rond-point au carrefour de Brillac sur la départementale 780 de Sarzeau (Morbihan), les riverains ont maintenant une autre source d’inquiétude. Ils ont découvert, en novembre 2024, que la société Sarzeau Carrières et Matériaux (SCM), à côté de chez eux, projette de prolonger son activité de stockage de déchets inertes (ISDI) et surtout de l’intensifier. « On est tombé dessus en voyant une affiche devant la grille d’entrée annonçant une consultation publique du 13 décembre au 11 janvier », pointent Alfred et Jean-Paul (prénoms d’emprunt), deux membres du collectif. Ce dernier compte une centaine de personnes de Kerbiboul, Kerhulcoq, Kerclequinet, Kerbigot…

De 7 ha à 12,5 ha

Sa précédente autorisation arrivant à échéance fin 2025, SCM, qui dépend du groupement Charier-Eiffage, a déposé, en juillet 2024, une demande pour 2025-2035. À Kerlin, l’entreprise reçoit des déchets de chantiers de construction et du BTP – bétons, briques, tuiles et céramiques, verre, mélanges bitumineux sans goudron, déblais… – qui comblent peu à peu la fosse de l’ancienne carrière. Pour elle, poursuivre cette activité permettra de finir de boucher ce trou et de remettre en état. Mais aussi de répondre au besoin de stockage de déchets inertes « dans un périmètre de chalandise local en région vannetaise et plus particulièrement sur la Presqu’île de Rhuys », indique SCM dans son dossier.

Autour de l’ISDI, les riverains craignent davantage de nuisances. | CAPTURE D’ÉCRAN GOOGLE MAPS

« L’extension inclut leur surface de petite activité de négoce (où il y a trois-quatre bacs de graviers) qu’ils utilisaient juste à côté, mais aussi de nouveaux terrains. Ça grandit quand même significativement », trouve Alfred. La surface annoncée serait sur 12,5 ha au lieu de 7, avec une extension par l’ouest, sans nouvelle construction. « La cadence pourra être plus forte car la capacité d’apport de matériaux sera portée de 80 000 tonnes par an maximum à 120 000 tonnes, poursuit Alfred. Si c’est pour avoir plus de bruit… »

« De la poussière dans nos jardins »

SCM compte en « profiter aussi pour étendre la partie négoce à 7 000 m2 et donc rajouter ce qu’ils appellent pudiquement une unité de recyclage. C’est-à-dire du concassage : ils vont casser et fragmenter des matériaux pour les revendre », s’inquiète Jean-Paul. L’installation mobile prévue sera d’une puissance de 525 kW.

Une partie de l’ancienne carrière de Kerlin. | COLLECTIF DES RIVERAINS

Les riverains craignent « de fortes nuisances sonores, des poussières ». Ils s’attendent à plus de passages de camions par la rue Sainte-Anne. « Déjà, l’été, on entend les bips-bips des camions et le déversement des déchets. Et même sans concassage, on a de la poussière dans nos jardins et on ne peut pas sécher le linge dehors. » L’étude leur semble incomplète sur la partie concassage. Quid, aussi, de l’impact environnemental « alors que ce secteur est traversé par le corridor bleu (mentionné dans le Plan local d’urbanisme – PLU – en révision) et qu’il rejoint une zone spéciale de conservation ? On a aussi peur pour la faune et le ruisseau du Kerlin, expliquent Alfred et Jean-Paul. Pourquoi ne pas plutôt mettre le concassage à la carrière de la Motte où les plus proches habitants sont bien plus loin, à 600 m ? »

Contactée, SCM indique « ne pas pouvoir communiquer car le sujet est maintenant à l’instruction ».

Le collectif a écrit au préfet et des riverains ont déposé des écrits à la consultation publique. Car si le feu vert est donné, ils ne sont pas sûrs « de n’en prendre que pour dix ans. La société n’a déjà pas réussi à combler le trou en dix-huit ans. Tout dépendra de l’activité du bâtiment. »

Le volume restant à combler à Kerlin à partir de novembre 2025 serait de 390 000 m3, soit 780 000 tonnes. Au terme de l’activité, SCM prévoit le démantèlement de ses installations, la reconstitution de sols sur les surfaces remblayées, la végétalisation. Sur la zone technique, il resterait cependant du dépôt de matériaux pour maintenir l’activité de négoce.


Mis en ligne le 05 février 2025 par jpl56

Origine : Ouest France


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