Consultation de l'article mis en ligne le 23 janvier 2025

Ce vendredi 24 janvier, le tribunal administratif de Rennes étudiera le recours déposé par des habitants d’Arzon pour s’opposer au projet d’urbanisation au Plancho et Saint-Sacrement.

À Arzon, les secteurs du Plancho et du Saint-Sacrement devant le tribunal administratif ce vendredi

Par Fanny Coconnier

Ce vendredi 24 janvier, le tribunal administratif de Rennes étudiera le recours déposé par des habitants d’Arzon pour s’opposer au projet d’urbanisation au Plancho et au Saint-Sacrement.

Patrice Serignac, Marc Faimonville, Noëlla Leroux, Lydie Tamarelle et Philippe Chatelle font partie des quinze adhérents de l’association Arzon équilibre nature et développement qui portent la requête devant le tribunal administratif.
Patrice Serignac, Marc Faimonville, Noëlla Leroux, Lydie Tamarelle et Philippe Chatelle font partie des quinze adhérents de l’association Arzon équilibre nature et développement qui portent la requête devant le tribunal administratif. (Le Télégramme/Fanny Coconnier)

La municipalité d’Arzon pourra-t-elle construire une cinquantaine de logements dans les secteurs du Plancho et du Saint-Sacrement ? C’est la question à laquelle devra répondre, indirectement, le tribunal administratif de Rennes. Ce vendredi 24 janvier, il étudiera le recours formé par l’association Arzon équilibre nature et développement (AEND). Un recours contre la modification du plan local d’urbanisme (PLU) permettant, en 2021, de passer notamment ces deux secteurs en zone à urbaniser.

« En faire un parc »

Pour l’heure, ces parcelles de respectivement 1,15 et 1,66 ha situées au nord du bourg sont des zones naturelles. Elles sont formées de chênaies, de mares, de ronciers et de prairies diversifiées. Des espaces que les opposants au projet ne sont pas prêts à laisser à l’urbanisation. « Il faudrait conserver cette zone, en faire un parc », estime Noëlla Leroux, voisine du site du Plancho.

L’expertise écologique à laquelle a procédé le bureau d’études TBM Environnement en 2022, a recensé sur ces parcelles 46 espèces d’oiseaux, dont 33 protégées. Renards et écureuils roux passent aussi par ces espaces situés à proximité de zones Natura 2 000. « On n’est pas sur une guerre de chapelle, assure Lydie Tamarelle, l’une des membres de l’association requérante. On est sur la défense de l’intérêt de tous ».

Le Plancho, à Arzon, est un terrain de 1,15 ha.
Le Plancho, à Arzon, est un terrain de 1,15 ha. (Le Télégramme/Fanny Coconnier)

67 % des actifs vivent en-dehors d’Arzon

Dans une commune où les résidences secondaires constituent 80 % de l’habitat, le sujet est sensible. Loger les familles et les actifs de la commune constitue un enjeu. Enjeu sur lequel s’est appuyée la municipalité pour défendre ce projet au Plancho et au Saint-Sacrement.

« C’est l’idée de ce projet : construire des maisons pour de jeunes ménages, souligne la maire, Frédérique Gauvain. Ce projet permettrait de faire venir des familles avec des prix abordables. C’est compliqué pour toutes les communes littorales ». Dans la version présentée en 2021, le projet du Plancho prévoyait 70 % de logements abordables, avec « huit maisons en location sociale, cinq en location-accession, huit lots communaux à bâtir et huit lots privés ».

Selon le baromètre des notaires de juillet 2024, Arzon affichait un prix moyen de 505 000 € pour une maison, soit la quatrième commune littorale morbihannaise la plus chère. Selon les données de l’Insee en 2021, 67 % des actifs de la commune vivent en-dehors d’Arzon. 

L’étalement urbain en question

« Cet alibi social n’a pas de fondement, estime Philippe Chatelle, président de l’association. Pourquoi continuer à construire alors que 80 % des logements de la commune sont des résidences secondaires ? ». « Depuis la mise en œuvre du PLU (en 2015, Ndlr), seuls 33 % des logements neufs sont des résidences principales », note la mission régionale d’autorité environnementale, dans un avis du 5 novembre 2020.

Les représentants de l’association AEND regrettent qu’un tel projet ne puisse voir le jour sur des terrains en zones déjà urbanisées pour limiter l’étalement urbain et préserver « la biodiversité ». « La collectivité n’est pas passée aux enjeux de notre temps, comme ceux de la non-artificialisation des sols, la préservation de l’environnement », appuie maître Thomas Dubreuil, l’avocat des requérants. « Je n’ai pas de terrain », explique la maire, qui rappelle que quatre maisons sont attendues dans la commune sur le modèle du bail réel solidaire.

Mis en ligne le 23 janvier 2025 par jpl56

Origine : le Télégramme


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