Consultation de l'article mis en ligne le 26 novembre 2024
Réchauffement climatique
« On devra faire des choix difficiles » : quand les élus imaginent l’agglo de Vannes en 2050
Réchauffement climatique, logement, déplacements, emplois… Les élus de Golfe du Morbihan Vannes agglomération ont débattu du projet d’aménagement stratégique, lundi 25 novembre 2024, et mesuré le chemin à parcourir.
On compte actuellement 170 000 logements. D’ici 25 ans, il en faudra 35 000 de plus (photo d’illustration). | MATHIEU PATTIER / ARCHIVES OUEST FRANCE
L’absence de vote n’a pas empêché les élus de Golfe du Morbihan Vannes agglomération (GMVA) de débattre du projet d’aménagement stratégique, lundi 25 novembre 2024. Une première étape vers le Schéma de cohérence territoriale (SCoT).
L’idée était de se projeter sur l’évolution de l’agglo d’ici 2050. « GMVA s’articulera autour de six villes relais et trois pôles d’équilibre.Cette armature est essentielle et permettra de favoriser des mutualisations dans le sport, la culture, l’enfance-jeunesse… indique Pierre Le Ray, vice-président à l’urbanisme.
« Il faudra 35 000 logements de plus »
Avec 800 000 déplacements par jour, l’enjeu est de limiter les flux vers Vannes, la ville centre. On a déjà baissé ce chiffre de 15 %, et développé l’usage du vélo de 5 % en quinze ans. Il faut encore et encore réduire la dépendance automobile, améliorer l’usage des transports en commun, la pratique du vélo et de la marche en toute sécurité, en tenant compte du flux touristique , ajoute Denis Bertholom, vice-président aux mobilités.
La carte de Golfe du Morbihan Vannes agglomération dans 25 ans a suscité de nombreuses interrogations, notamment en raison de liaisons « oubliées » entre des communes. | INFOGRAPHIE OUEST-FRANCE
D’autant que la population va augmenter, jusqu’à 200 000, voire 210 000 habitants selon les estimations. On compte actuellement 170 000 logements. D’ici vingt-cinq ans, il en faudra 35 000 de plus. Et rénover plutôt que construire du neuf, c’est une évidence , explique Hortense Le Pape.
Pour contrer le vieillissement naturel de la population, attirer des étudiants, des jeunes, des actifs et des familles , ce projet prévoit aussi la création de 15 000 emplois. Mais il faudra composer avec le réchauffement climatique et ses conséquences : vagues de chaleur, pénuries d’eau, tempêtes plus fréquentes…
Un tableau qui n’enchante guère certains. Il manque un débat politique sur les différents scénarios. Les choix sont faits , déplore Anne Tessier-Petard, maire de Saint-Armel. Ce que dément David Robo : Ce n’est pas qu’on souhaite atteindre 210 000 habitants, mais la tendance va vers ce chiffre.
« On devra faire des choix difficiles »
Il va falloir nous aider sur les mobilités, personne ne prend le bus à Monterblanc , poursuit Alban Moquet, maire de cette commune. Même inquiétude chez Mickaël Le Bohec, élu de Saint-Avé, qui estime que la politique tarifaire n’est pas suffisamment attractive pour inciter à lâcher la voiture pour le bus. Je ne parle pas de gratuité, je suis contre.
On en attend plus sur la décarbonation et sur la solidarité. Le concept du social est trop discret dans ce document , avance Sylvie Sculo, maire de Séné, s’exprimant au nom d’une vingtaine d’élus.
Nathalie Le Luherne, maire de Plaudren, s’inquiète de la gestion uniforme de nos dossiers. Quid des spécificités de chacune de nos communes ? On a beaucoup de hameaux, très éparpillés, que deviendront-ils par rapport aux soucis de mobilité ?
La dernière préoccupation, et pas des moindres, est celle des finances. Aujourd’hui, si les communes n’ont plus les moyens, comment va-t-on financer ces beaux projets ? a résumé Noëlle Chenot, vice-présidente aux sports.
« Il nous appartient de trouver des solutions. On devra faire des choix difficiles, qui seront critiqués et critiquables, lui a répondu David Robo, maire de Vannes et président de GMVA. Mais le SCoT ne sera pas figé, on devra être encore plus agiles qu’aujourd’hui. »
