Consultation de l'article mis en ligne le 12 novembre 2024

cette paludière du Morbihan n’a pas récolté un gramme de sel en 2024

«Du jamais vu depuis 40 ans» : cette paludière du Morbihan n’a pas récolté un gramme de sel en 2024

Les marais salants sont tributaires de la météo. D’une année à l’autre, le rendement peut fluctuer énormément : 40 tonnes de sel ont été extraits de Lasné, à Saint-Armel (Morbihan), en 2022. Tandis que cette année, à cause des pluies abondantes, c’est zéro…

La paludière Nathalie Krone exploite les marais salants à Saint-Armel.
La paludière Nathalie Krone exploite les marais salants à Saint-Armel. |  ARCHIVES OUEST-FRANCE

La station de Vannes-Séné a enregistré une augmentation de 21 % des précipitations depuis le début de l’année 2024, par rapport aux normales 1991-2020, soit un  arrosage supplémentaire », de 145 litres d’eau par mètre carré selon Nathalie Krone.

Cela a forcément des conséquences sur l’activité de certains professionnels, notamment sur la production de sel dans les marais salants de Saint-Armel, espace naturel sensible propriété du Département du Morbihan.

Nathalie Krone y est paludière depuis huit ans et cette année, pas un gramme de sel n’est sorti de ses 24 œillets, alors qu’on peut espérer, en temps normal, une récolte d’une tonne par œillet.  Même nos voisins guérandais n’ont pas vu ça depuis 40 ans !


En 2024, pas un gramme de sel n’est sorti des marais salants de Saint-Armel. Avec les pluies d’août, la saline était sous 20 cm d’eau. |  OUEST-FRANCE

Jusqu’à 40 tonnes les années fastes

 Bien sûr, la production est tributaire des aléas climatiques mais, depuis un an, nous n’avons pas quitté l’automne, depuis la tempête Ciaran, dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023. Il faudrait du froid et du sec pendant un mois pour casser ce cycle humide, au moins pour assainir la saline. 

Depuis son installation, Nathalie Krone a connu des années fastes :  2017, 2018 et surtout 2022, avec une récolte de 40 tonnes de sel après une année 2021 très moyenne, avec seulement huit tonnes. 

Mais là aussi, la météo est espiègle.  Le 9 août 2022, j’ai dû vider en urgence les œillets, les adernes et les fards - les différents bassins - car la température du sol argileux, trop élevée du fait d’un été chaud, avait fini par produire du sel de magnésium, inexploitable car impropre à l’alimentation.


La paludière Nathalie Krone organise la visite des marais salants de Saint-Armel. |  ARNAUD FISCHER

« Du trop-plein au trop peu »

Trop d’eau ou trop de sécheresse, on passe donc  du trop-plein au trop peu . Des variations au coût de plus en plus… salé ! La situation financière de l’exploitation n’est, pour l’instant, pas en difficulté.  Ce n’est pas catastrophique. Ça le deviendrait si nous avions trois ou quatre ans à suivre comme cette année. 

Alors, Nathalie, cheffe d’exploitation, fait aussi de la gestion de stocks.  L’exploitation vit sur ses stocks de sel 2020-2023.  Les visites également contribuent à cet équilibre. À guichets fermés pendant les vacances de la Toussaint, tant la passion de Nathalie pour son métier est connue. La vente de ses produits : gros sel, sel fin et fleur de sel, aide à maintenir la trésorerie.

Marais salants de Lasné, route de Tascon à Saint-Armel. Reprise des visites au printemps 2025. Site internet : www.lapaludieredugolfe.fr

Mis en ligne le 12 novembre 2024 par jpl56

Origine : Ouest France


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