Consultation de l'article mis en ligne le 31 octobre 2024

Le Mille Sabords

À Arzon, comment le Mille Sabords a traversé 40 années

Par Jeanne Bigot

Depuis quatre décennies, le salon nautique Mille Sabords anime, chaque week-end de la Toussaint, le port du Crouesty à Arzon. Initiée en 1984, l’aventure n’a pas toujours été simple : entre défis financiers, évolutions du marché et crises imprévues, le salon a su traverser les époques sans perdre son esprit convivial.

Sur cette photo, de gauche à droite, Alain Primault (Nautiloc), Éric Vantenten (Marine services), Michel Mergault (capitainerie), Philippe Berteloot (Flahault Marine) Jacques Le Gall (AMC), Alain Delord (Crouesty Location) et Jean Guirrec Mas (Bénéteau Armor Nautic).
Sur cette photo, de gauche à droite, Alain Primault (Nautiloc), Éric Vantenten (Marine services), Michel Mergault (capitainerie), Philippe Berteloot (Flahault Marine) Jacques Le Gall (AMC), Alain Delord (Crouesty Location) et Jean Guirrec Mas (Bénéteau Armor Nautic). (Archives Mille Sabords)

« Certaines années, on se baignait entre les bateaux, d’autres, la neige recouvrait les pontons ! » se souvient Philippe Berteloot, premier président de l’association le Mille Sabords, qui fête cette année son 40e anniversaire. Depuis 1984, chaque week-end de la Toussaint, le port du Crouesty à Arzon est envahi de plusieurs milliers de visiteurs. « Nous voulions créer un salon gratuit, qui intéresserait les particuliers comme les professionnels, reprend Philippe Berteloot. Au début, on nous a même appelés le Woodstock de la voile ! »

À la tête du Mille Sabords, Emmanuel Jacobée, président de l'association, accompagné ici par Sylvie Desmots, coordinatrice du salon. Depuis sa création il y a 40 ans, les présidents sont systématiquement des professionnels du nautisme du port du Crouesty.
À la tête du Mille Sabords, Emmanuel Jacobée, président de l'association, accompagné ici par Sylvie Desmots, coordinatrice du salon. Depuis sa création il y a 40 ans, les présidents sont systématiquement des professionnels du nautisme du port du Crouesty. (Le Télégramme / Jeanne Bigot)

La date a été choisie avec soin : entre le Grand Pavois à la Rochelle et le salon nautique de Paris, permettant de vendre son bateau juste avant ou juste après l’acquisition d’un nouveau. D’abord appelé Salon nautique de l’occasion, l’évènement est renommé Mille Sabords en 1987, et adopte le phare en damier comme emblème.

Des années difficiles

Aux débuts des années 2000, l’émergence de sites internet de seconde main bouscule le modèle économique du salon. Force est de constater que la vente d’occasion a bien évolué en 40 ans : « avant, certains vendeurs parcouraient des milliers de kilomètres, avec leur bateau sur la remorque, pour vendre ici, se souvient Emmanuel Jacobée. Il ne voulait surtout pas repartir avec, au point de les brader complètement le dernier jour ! » Si les temps ont changé, l’association annonce tout de même que 50 % des bateaux exposés sont vendus pendant le salon ou la semaine qui suit.

Parallèlement, l’édition 2020, annulée la veille à cause du second confinement a mis les finances de l’association à rudes épreuves. La solidarité des partenaires privées et publics a, entre autres, permis de maintenir le Mille Sabords à flots, mais l’association est désormais mesurée dans ses dépenses.

Grande fête populaire

En 40 ans, le 1 000 Sabords a bien évolué, avec une évolution majeure en 2023 : le salon nautique accueille désormais des bateaux neufs. « C’est un levier de développement important, mais l’âme du salon est conservée : nous sommes un évènement familial gratuit, avec des représentants locaux » fait valoir Emmanuel Jacobée, actuel président de l’association et professionnel du port, comme tous ces prédécesseurs.

En effet, en parallèle des navires à vendre et à louer, le port du Crouesty revêt des traits de fêtes populaires pendant le week-end de la Toussaint : conférences, récits de voyage, vente de galettes et retrouvailles entre amis et commerçants des environs sont de mises. « Il y a une forme de fraternité propre au salon, qui de plus fait rayonner le territoire », complète Philippe Berteloot. Pour les 40 ans de cette fête populaire, un feu d’artifice sera tiré le samedi soir, et une exposition de bateau de plus de 40 ans est prévue. À l’avenir, il n’est « pas impossible » de voir revenir la vente aux enchères, moment très apprécié du salon mais qui a disparu au fil des ans pour des raisons logistiques.

Mis en ligne le 31 octobre 2024 par jpl56

Origine : le Télégramme


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