Consultation de l'article mis en ligne le 06 juin 2024

80e anniversaire du Débarquement

80e anniversaire du Débarquement : Plumelec entretient le souvenir de son rôle particulier

Plumelec (Morbihan) est le point de départ des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement de Normandie, ce mercredi 5 juin 2024. Le président de la République se recueillera devant la stèle des parachutistes chargés de ralentir les Allemands. Mais la petite ville compte plusieurs autres monuments en hommage aux résistants.


Jocelyne et Jean-Pierre Husson, professeurs d’histoire en retraite installés à Arzon (Morbihan), ont étudié les fusillés de la Seconde Guerre mondiale pour le site internet le Maîtron. Ils ont aussi assuré la relecture des panneaux du futur chemin de mémoire inauguré à Plumelec.
Jocelyne et Jean-Pierre Husson, professeurs d’histoire en retraite installés à Arzon (Morbihan), ont étudié les fusillés de la Seconde Guerre mondiale pour le site internet le Maîtron. Ils ont aussi assuré la relecture des panneaux du futur chemin de mémoire inauguré à Plumelec. | OUEST-FRANCE

Au cœur du Morbihan, Plumelec a joué, un peu par hasard, un rôle fondamental dans l’histoire de la Libération, entre juin et juillet 1944. Raison pour laquelle les commémorations du 80e anniversaire du Débarquement y débuteront, ce mercredi 5 juin 2024.

Si le président de la République, Emmanuel Macron, se recueillera devant la stèle des parachutistes, la petite ville compte une dizaine de monuments, plus ou moins imposants, en hommage aux résistants et maquisards.

Jocelyne et Jean-Pierre Husson, professeurs d’histoire en retraite installés à Arzon (Morbihan), les ont étudiés pour contribuer au nouveau chemin de mémoire de Plumelec. Un chemin qui reliera et éclairera tous les hauts lieux de la résistance dans la commune. Voici l’histoire de quelques-unes des plus emblématiques de ces stèles.

Le premier mort d’Overlord

Émile Bouétard, premier mort français du Débarquement, est tombé au village du Halliguen, dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Une croix celtique lui rend hommage.


Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, le caporal Émile Bouétard a été abattu au Halliguen. Il est le premier mort du Débarquement. | OUEST FRANCE ARCHIVES

La Grée, moulin devenu musée

Ancien observatoire de soldats allemands en 1944, le Moulin est devenu un lieu de mémoire. Sa crypte accueille les photos des 76 soldats du Special Air Service. Le premier étage est dédié à l’histoire de ce service et de ses actions, tandis que le deuxième étage abrite du matériel d’époque. En cette période de commémorations, plusieurs expositions y sont proposées.


Plumelec, petite ville du centre Morbihan, se prépare à accueillir Emmanuel Macron, qui viendra rendre hommage aux parachutistes du SAS (Special Air Service), à l’occasion du 80e anniversaire du Débarquement, mercredi 5 juin 2024 | OUEST-FRANCE

La rare stèle des SAS

76 parachutistes SAS de la France libre sont tombés en libérant la Bretagne. Face au Moulin de la Grée,  trente-neuf croix de Lorraine de couleur brique, portent leurs noms, incrustées sur un long mur de pierre , détaillent Jocelyne et Jean-Pierre Husson.


À Plumelec se trouve l’un des deux seuls monuments en France en hommage aux parachutistes, œuvre d’un ancien para, Jean Mélinand. C’est ici que se recueillera le président de la République, à l’occasion du 80e anniversaire du Débarquement, ce mercredi 5 juin 2024. | OUEST-FRANCE

C’est l’un des deux seuls monuments en France érigé en l’honneur des membres du Special Air Service. Il a été construit, en 1989, par un ancien parachutiste, décédé en 2013.


À Plumelec, pour faire le lien entre ses deux monuments, Jean Mélinand avait rapporté lui-même une porte en pierre de Bourgogne, qui marque l’entrée du Mémorial des parachutistes SAS. | OUEST-FRANCE

Jean Mélinand a conçu, réalisé et sculpté cette stèle monumentale après en avoir érigé une première à Sennecey-le-Grand, en Saône-et-Loire.

Pour faire le lien entre les deux, il avait rapporté lui-même une porte en pierre de Bourgogne, qui marque l’entrée du Mémorial des parachutistes SAS. « On peut y lire la devise des SAS, « Who dares wins  , « Qui ose gagne », et y voir leur blason, qui représente l’épée Excalibur auréolée de flammes. »

Autre spécificité de ce monument : une plaque, à sa gauche de la stèle, rappelle que dix des parachutistes qui ont libéré la Bretagne étaient originaires de Tahiti.

Un menhir du souvenir

Dans le centre-ville, juste devant le double monument aux morts de Plumelec, un menhir du souvenir a été inauguré par le ministre des Anciens combattants, en juillet 1971.


Le menhir du Souvenir, érigé en 1971 à Plumelec. | OUEST-FRANCE

Le monument de Kérihuel

Le « lion de Saint-Marcel », le capitaine Marienne, y avait installé son poste de commandement. La ferme de la famille Gicquello, dans le village de Kérihuel en Plumelec, est le lieu d’un ultime massacre, survenu le 12 juillet 1944


Pierre Marienne, SAS à la tête d'un des premiers sticks de parachutistes envoyés en Bretagne en juin 1944, dans le cadre de l'opération Overlord. | OBC/MUSÉE DE LA RÉSISTANCE EN BRETAGNE

Des soldats allemands et des agents français qui traquaient les résistants ont surpris un groupe de parachutistes SAS et de FFI dans leur sommeil. Ils les ont tous exécutés.

« Pierre Marienne fut tué le premier, ainsi que le lieutenant François Martin, les sergents Jean Marty et Jacques Mendès-Caldas, Albert Bletterie, Fernand Beaujean et Louis Hanicq, huit combattants FFI, dont André Gondet, et trois cultivateurs de Kérihuel : Alexandre Gicquello, son fils Rémy et Fernand Danet, accusés de les avoir hébergés », rappellent les Husson. Comme tous les ans, le 12 juillet 2024, au mémorial portant les noms des suppliciés, un hommage leur sera rendu.

Mis en ligne le 06 juin 2024 par jpl56

Origine : Ouest France


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